Egéries sixties

Georges Batailles: "Le verbe vivre n' est pas tellement bien vu puisque les mots viveur et faire la vie sont péjoratifs. Si l'on veut rester moral, il vaut mieux éviter tout ce qui est vif, car choisir la vie au lieu de se contenter de rester en vie n'est que débauche et gaspillage".

Anna Karina: "Je n'ai jamais su d'où venait le terme, aujourd'hui ridiculement désuet, de "branchés", mais je sais que j'en faisais partie, comme d'une confrérie secrète en phase ou en prise, pour utiliser des métaphores électriques, avec une modernité basée sur la posture, et donc l'imposture. Le branché aimait la new wave et la cold wave, s'habillait en costume anthracite et exhibait des petites cravates noires, tenue dans laquelle il allait aux concerts de Suicide, de James White et de Joy Division."

Charles Matton: "Tout ce que l'on peut se dire, c'est que chacun doit mener son existence du mieux qu'il le peut. J'ai du mal à comprendre qu'on ne se mette pas une balle dans la tête lorsqu'on sait qu'il n'est pas possible de trouver un mode d'emploi idéal à la vie".

Danielle Graule: "Il m'arrive de me demander comment j'ai pu avoir l'énergie de traverser tant de zones de turbulences sans me fracasser complètement".

Livre acheté un peu par hasard au détour d'une allée de la fnac: "Nico, Anita Pallenberg, Amanda Lear, Zouzou, Pattie Boyd, Marianne Faithfull...autant de destins exceptionnels. Des femmes libres, extravagantes, talentueuses qui, de Londres à Paris, influencèrent profondément leurs amants: Brian Jones, Keith Richards, Eric Clapton et quelques autres pointures...Entre cinéma et rock'n'roll, entre tempête sexuelle et déferlement de poudre, ces égéries incarnent à jamais les sixties flamboyantes. Les voici réunies dans ce livre culte encensé par la presse".